Ce fut le dixième jour

Ce titre évoque le récit de la Genèse puisque nous avons été témoins d'une sorte de recréation. La soirée d'hier au gîte du Soulié a marqué chacun et aussi cette journée. Elle a créé des liens d'un autre ordre avec des pèlerins croisés sur le chemin les jours précédents, une fraternité forte après le partage à table hier soir. D'un avis unanime, ce fut la meilleure nuit et la meilleure soirée, malgré le relatif inconfort. Encore une leçon! Cette communion vécue hier soir s'est retrouvée ce matin sur le chemin et à l'arrivée à Conques où l'accueil du groupe par celles et ceux qui étaient au gîte avec nous hier soir a été marquant.

Nous sommes rapidement descendus à Espeyrac ce matin retrouver Marie-Laurence et Henri qui avaient rejoint Conques la veille et marchaient avec nous aujourd'hui avant de nous servir de chauffeurs demain pour rentrer, merci à eux !

Il ne restait que 12,5 km d'Espeyrac à Conques, et nous avons goûté chacun d'eux, prenant quelques pauses pour ne pas arriver trop tôt.

Nous avons déjeuné avant d'entamer la longue descente sur Conques.

A l'arrivée, beaucoup d'émotion.

Ce soir au débriefing avant la soirée à l'abbatiale pour qui le voulait, les mots étaient marqués par l'émotion :

la joie est présente, sérénité, réel sentiment de paix intérieure, grosse envie d’aller plus loin aussi bien dans la poursuite du travail accompli intérieurement mais aussi sur le chemin ; on a vu, vécu des choses inoubliables.
Heureusement que j’ai fait cela sinon je ne pense pas que j’aurais changé, j’aurais fait les mêmes, peut-être pire, pardon aux gens que j’ai déçus, auxquels j’ai fait du mal, je suis sûr que je vais revenir.
On a quand même fait ce qui fallait pour se retrouver en prison alors qu’hier on a entendu des témoignages de vie de gens qui n’ont fait de mal à personne et qui souffrent.
Sentiment de joie et de tristesse à la fois. Emotion. Je n’ai pas envie de rentrer chez moi. J’ai envie que ce moment ne s’arrête jamais. Je trouve que ce groupe fait preuve d’une très grande maturité.
Ne soyons pas tristes parce que ce qu’on a vécu doit maintenant infuser dans nos vies de tous les jours.

Marie-Laurence et Henri ont témoigné avoir été touché de l'accueil reçu (pas évident d'arriver au dixième jour d'une telle aventure, même si on a suivi le blog) et l'émotion les a aussi gagnés en entendant ce soir les paroles des uns et des autres. Lire, c'est une chose, entendre en direct, c'est encore autre chose. Agnès, ancienne aumônière qui nous ramènera aussi demain, nous a rejoints avant le dîner. Elle a fait la marche avec Karim en 2018, souvenirs, souvenirs… Joie de se retrouver ici ce soir.

Demain matin, débriefing global avant de prendre la route.

L'épilogue dans les jours qui viennent.

Merci pour tout à chacune et chacun d'entre vous qui avez contribué d'une manière ou d'une autre à cette aventure hors normes. Je sais que ce n'était pas forcément facile pour les proches de les savoir dehors et aussi peu accessibles que dedans, merci d'avoir joué le jeu et de soutenir le changement engagé dans les mois qui viennent. Le mauvais loup n'est jamais loin, ne contribuons pas à le nourrir.

Fraternellement.

Bruno