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Détenus, trouver du sens

Marche sur le chemin de Compostelle avec des détenus de la maison d'arrêt de Lyon - Corbas

Ce fut le neuvième jour...

Nous avons quitté Estaing vers 9 heures après avoir fait les courses pour midi, aucun ravitaillement ne s'annonçant au cours de cette petite étape (15 km).

Notre marche a commencé tranquillement en suivant la rive du Lot...

 

... avant d'entamer une longue ascension au lieu-dit Montégu qui serait mieux nommé "monte-grave" au terme de laquelle nous avons mérité une vue magnifique sur les reliefs que nous avons traversés hier !

Mourad, malade, n'a pas trop eu le loisir de goûter la marche aujourd'hui, il a tenu, à l'admiration de tous. Heureusement que cette étape était courte, nous sommes arrivés au gîte à 14 heures après avoir tranquillement pris le temps de pique-niquer. Golinhac est un village perché à 640 m d'altitude qui domine un paysage verdoyant !

Le gîte s'appelle Bellevue, et cette appellation n'est pas volée !

Le bouquet du jour : Silence, essentiel, silence, sérénité, quiétude, force et honneur, sérénité, force, souffle court, tranquillité, nerfs... Avant dernier jour de marche et forcément la perspective du retour pointe dans les échanges. On veille à ne pas laisser le présent parasité par cette perspective proche, à goûter chaque pas, chaque instant jusqu'au bout.  Le texte du jour invitait à une foi nomade : "La rupture fondamentale entre les êtres ne passe pas par leurs croyances ou leurs religions, mais par leur attitude dans la vie qui en fait soit des sédentaires arrivés et sécurisés soit des nomades capables d’accueillir le neuf chaque matin. C’est la conscience d’être toujours en route qui ouvre à la fraternité humaine de pérégrinant. Toute foi authentique nous invite à l’exode, à quitter nos conforts pour prendre le risque de nouvelles naissances…" L'un de nous disait ce matin en marchant : "dans la marche tu revis, tu retrouves tous les sens, les odeurs, la vue, les sons et tu as tout le corps qui travaille…" On a renoué ces jours-ci avec le meilleur de nous-même, puisse l'avenir permettre que ce lien ténu ne soit plus rompu et que les mains tendues et le soutien nécessaire permettent de le consolider. Chacun des accompagnateurs de cette marche souhaite pouvoir y contribuer.

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